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 Mon dada: l'écriture =)

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Subcutaneous Fang
jeune vampire

Subcutaneous Fang

Nombre de messages : 140
Age : 34
Localisation : Auvelais, Namur, Belgique
Date d'inscription : 22/02/2011

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Mon dada: l'écriture =) Icone-11Lun 28 Fév - 11:29
La grande dague se repaît des membres de la meute évanescente


Mercredi
12 aout 2009, c'est la nuit des étoiles filantes. Il la passerait bien à
observer le ciel en quête de vœux mais le syllabus poser sur la table
en chêne massif du salon lui rappelle que sans avoir étudié, les
souhaits ne lui seront d'aucune utilité. Il attache donc ses cheveux et
s'assied dos à la porte fenêtre pour éviter toute tentation de
contemplation.
Le soleil se couche derrière le toit des maisons,
créant des volutes de nuages orange, roses et mauves. Ces couleurs le
narguent en baignant ses feuilles et leur socle de tons chauds.
Ses
lunettes glissent sur le bout du nez et en les remontant, il se surprend
à penser qu'il n'a jamais autant haït la lumière artificielle qui n'est
rien comparée à la naturelle.

Voulant profiter de cette clarté
jusqu'au dernier rayon, il tire les rideaux pour la laisser entrer dans
la pièce et la réchauffer.
C'est alors qu'un spectacle étonnant
s'offre à lui ; des bougies, des centaines de milliers de bougies
allumées, suspendues dans le ciel et venant de tous les points
cardinaux, passent devant son regard.
Émerveillé par ce phénomène, ce
sentiment est vite remplacé par celui de l'inquiétude car toutes
convergent vers un seul point, non loin d'ici. Il suffit qu'il change de
porte fenêtre, qu'il tire les rideaux fermés sur le jardin pour voir où
finissent toutes ces petites flammes.
C'est-à-dire, dans ce trou
noir, à vingt mètres au-dessus de sa pièce d'eau. Elles s'engouffrent
dans le néant, s'éteignant chacune à leur tour car on n'a nulle besoin
d'oxygène là-bas.
Ce n'est pas de l'effroi qui apparait sur son
visage mais c'est l'incompréhension qui lui noue la gorge. Car loin
derrière ce fait, un Homme se tient debout, observateur de ses actes,
curieux de ses conséquences, ignorant l'existence d'âmes humaines autre
que la sienne et de l'impression apocalyptique qu'il sème dans les
esprits et les cœurs : un goût de fin.
Le bruit assourdissant d'une aspiration accompagnée de verre qui casse le plaque au sol, dans une position d'instinct de survie.

Plongé
dans le noir, il tend l'oreille à la recherche des cris inhumains qui
succèdent les catastrophes, qu'elles soient naturelles ou non. Mais il
n'entend rien.
Il ouvre les yeux. Rien n'a changé, la pièce est
identique. Toujours la même horloge et son tic tac déréglé, toujours la
même table aux chaises aussi lourdes qu'elles paraissent grosses,
toujours cette lampe à huile qui n'a jamais été allumée. Pourtant, il ne
lui a jamais paru aussi éteinte. Certainement à cause de ce gris qui
teinte désormais le ciel et plonge le monde dans un film en noir et
blanc délavé.
Dos à lui, l'Homme et le trou noir ont disparu mais il n'a pas besoin de se retourner pour le savoir. La nausée est devant.
Il
avance calmement vers la porte d'entrée, les pans du jeans sous ses
talons nus, la tête chancelante et la chaleur recouvrant le haut de son
échine.
La porte s'ouvre sans grincements, ni raclements. Il ne
suffira que de quelques marches pour sentir la pression atmosphérique
sur ses épaules, ainsi que l'air chaud et sans vent sur sa nuque
parsemée de gouttelettes de sueur. Il peine à respirer.
Un orage approche et tout laisse à deviner qu'il sera violent.
Une série de petits conifères bordent l'escalier en briques bleues et au détour du plus grand, la nausée l'attend.
La
façade de la maison des voisins d'en face, un couple de retraités, est
arrachée du reste. On y voit dedans comme dans une maison de poupées au
papier peint déchiré, brûlé et inondé, aux lattes de parquet manquantes,
aux fils électriques dénudés et à la plomberie éclatée.
Dans le salon, il ne reste plus qu'un fauteuil renversé et un cadre vide sur le mur.
Il ne reste plus aucune trace de leur existence. Dans le néant, on n'en a nulle besoin.
La
chaleur quitte le haut de son échine pour aller vers ses oreilles et la
stupeur se referme comme un étau autour de sa gorge, la serrant de plus
en plus fort jusqu'à ce que des larmes emplissent ses yeux.

Titubant,
il retourne quasiment à quatre pattes dans le hall de jour. Sa vision
se trouble et un gout de cendre emplit sa bouche car le cri inhumain
qu'il attendait, c'est lui qui vient de le pousser.
Dans le corridor,
des personnes passent, inconscientes de ce qui vient de se passer : les
passagers d'un métro arrivé à son terminus.
Il pénètre dans la
foule et effectue le chemin en sens inverse. Il s'agit de collègues de
classe pour la plupart, il s'arrête même deux-trois fois pour parler
avec eux. Il y a aussi des visages qu'ils croisent chaque matin en
allant à la faculté et des individus qu'il ne verra sans doute plus
jamais mais quelle importance ?
La lumière artificielle des couloirs carrelés d'onyx ne lui a jamais semblé aussi apaisante.
La foule se fait moins dense. Plus personne ne sort des passages qui mènent aux quais.
Devant, l'allée est désormais vide.
Dos
à lui, elle l'est également. Il n'a pas besoin de se retourner pour le
savoir. Juste à fermer les yeux et à écouter les pas s'éloigner. Mais il
n'entend rien.
Il ouvre les yeux. Au bout du chemin, une dizaine de
femmes nues avancent sans but précis vers un endroit inconnu. Elles
passent à côté de lui sans accorder le moindre regard, celui-ci étant
fixer dans le vague.
Les cernes sous leurs yeux, la peau grise et
pendante, les lèvres amincies, craquelées et bleutées, les os des
épaules saillant sous la chair, tel était le tableau qu'il observait.
Les
ongles cassés, jaunis et encrassés emprisonnent pour certains ce qui
reste de leurs cheveux. Les seins subissant la loi de la gravité et le
ventre gonflé sont les répercussions de leur faim.
Ce cortège macabre ne peut inspirer que de la répugnance.
Au
beau milieu de celui-ci, à l'entre-jambe d'une paire squelettique, un
liquide chaud et rouge s'écoule. Ce sont quelques gouttes de vie sur la
mort.
Comme dans l'un de ces cauchemars où l'on tombe en arrière, il se sent tiré loin de cette silhouette pas totalement inconnue.

Il
atterrit dans son salon. Rien n'a changé, la pièce est identique.
Toujours la même horloge et son tic tac déréglé, toujours la même table
aux chaises aussi lourdes qu'elles paraissent grosses, toujours cette
lampe à huile qui ne lui a jamais paru aussi éteinte, toujours cet
immense miroir accroché au plafond où il se voit avec l'une de ces
créatures dans ses bras.
Surpris, il baisse son regard pour le poser
sur elle mais ne voit personne. Seules quelques gouttes de vie gisent
sur le carrelage beige et des trainées de saleté, semblable à celle
qu'il a sur ses pieds, dessinent sur sa chemise blanche l'emplacement où
devait se trouver le cadavre.
Il se sent soudainement sale, non
seulement corporellement mais aussi dans son âme, comme s'il avait été
contaminé rien qu'au contact de cette chose, comme s'il allait devenir à
son tour une curieuse conséquence des actes d'un seul Homme.
Affolé,
il se précipite dans la salle de bains et ouvre les robinets de la
douche. Chaud ou froid, il n'en a rien à faire, tant qu'il se débarrasse
de cette crasse, en espérant qu'elle emporte avec elle cet enfer.
Recroquevillé sur lui-même et tremblant, il accueille chaque goutte d'eau comme un repos pour son esprit.
En
état de vie latente, si le monde s'écroulait autour de lui, il n'en
aurait pas conscience mais la main qui se pose sur sa joue pour soulever
une mèche qui colle, si.

Ses paupières s'ouvrent. Malgré ces
cernes sous les yeux, ainsi que ces lèvres amincies, craquelées et
bleutées, son visage reste le même. Un peignoir couvrant ses épaules
cache ce corps vieilli prématurément. Son geste est hésitant mais plein
de douceur.

- Est-ce que tu as reçu mon message ? s'inquiète-t-elle
- Quel message ?

Il
ne reconnait pas la voix qui franchit ses lèvres. Elle lui semble
étrangère et indépendante de son corps. Rauque et lointaine sont les
adjectifs qui la qualifient le mieux.

La monstruosité s'assied le
dos contre le mur de la douche, la respiration haletante, en tenant
fermement l'encolure du peignoir contre elle.
Elle détourne son regard et dans la buée de la porte vitrée de la douche, écrit : « NUMERO ERRONE », une fois, deux fois, trois fois, quatre fois.
A la cinquième, il sort de la douche et court dans sa chambre où son portable se trouve.

Il n'y a aucun SMS sur ce dernier et sa barre de réseau n'a jamais été aussi haute.
Perplexe, il envoie un texto à l'atrocité familière aux veines saillant sous l'eau chaude.

NUMERO ERRONE
NUMERO ERRONE
NUMERO ERRONE
NUMERO ERRONE

A
la cinquième, l'écran se fissure et un son strident s'échappe du haut
parleur. L'appareil commence à chauffer, d'effroi et de douleur il le
laisse tomber. A l'instant même, un cri de souffrance éclate dans la
maison.
Il quitte la pièce, franchit la porte de la salle de bains,
glisse et se cogne la tête contre le bord de la cuvette des toilettes.
Un hurlement s'ensuit.
Allongé sur le sol, il voit le sang s'échapper du crâne de son inhumaine et la paume de sa main droite carbonisée.
Il
n'a aucun souvenir de s'être relevé, ni d'avoir été dans l'armoire à
pharmacie et d'avoir pris sous la dictée de son abominable de quoi la
soigner. Non, rien de tout cela ne s'est passé. Du carrelage, il passe à
côté d'elle et met sa main à quinze centimètres du pommeau de douche, à
quinze degré pendant quinze minutes. Il se voit se laver les mains et
ensuite la plaie au front de son indésirable, à la désinfecter avec une
compresse stérile et un antiseptique, pour après la compresser et fixer
un bandage.

- Que disait ton message ?
Il n'a pas l'impression que la phrase soit sortie de sa bouche, néanmoins il s'agit bien de sa voix.

Elle
porte sa main droite, dont la peau de la paume laisse place à des os,
au front du jeune homme, là où un filet de sang s'écoule.
Dans sa
tête, le SMS apparait comme s'il se souvient de l'avoir reçu mais ce
n'est pas le cas. Il se voit l'envoyer à tous ceux qui lui sont
importants, essuyant « NUMERO ERRONE » sur « NUMERO ERRONE ».
Ses doigts tapotent désespérément à la recherche de la personne à qui
il tient le plus au monde, oubliant qu'il s'agit de sa créature, qu'elle
correspondait à la description suivante et que c'est pour cela qu'elle
est devenue une repoussante conséquence d'un seul Homme.

Habille toi de sang
Prouve ta souffrance
Pour ne pas plonger dans le néant
Mais vivre en errance

Debout en face de la porte fenêtre du jardin, il me voit, l'Homme au trou noir, rentrer par la porte de derrière.
Je m'approche de lui et lui susurre à l'oreille :

Habille toi de sang
Prouve ta souffrance
Pour ne pas plonger dans le néant
Mais vivre en errance

Le bruit assourdissant d'une aspiration accompagnée de verre qui casse le plaque au sol, dans une position d'instinct de survie.

Plongé dans le noir, il tend l'oreille à la recherche de pas qui s'éloignent. Mais il n'entend que des pas qui se rapprochent.
Il
ouvre les yeux. Rien n'a changé, la pièce est identique. Toujours la
même horloge et son tic tac déréglé, toujours la même table aux chaises
aussi lourdes qu'elles paraissent grosses, toujours cette lampe à huile
qui n'a jamais été allumée.
Pourtant, elle ne lui a jamais paru
aussi étincelante. Certainement à cause du jeu de lumières du soleil
couchant sur les morceaux de verre brisé.
Pourtant, elle ne lui a
jamais paru aussi vivante. Certainement à cause du sang qui se répand
sur ces mêmes morceaux de verre brisé.
Il a conscience de la main qui se pose sur sa joue pour soulever une mèche qui colle avec son sang séché.

- Est-ce que t'as reçu mon message ? s'inquiète-t-il
- Quel message ? répond son inhumaine ©




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Désolée pour le copier-coller foireux mais je ne sais pas comment je peux faire pour éviter ces passages à la ligne non-voulu Mon dada: l'écriture =) 878476

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lol! Pas grave

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La grande dague se repaît des membres de la meute évanescente (pour une lecture plus agréable)
Sentiments incontrôlés (précédent écrit)

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Mon dada: l'écriture =) Icone-11Lun 14 Mar - 15:09
Ils sont chouettes tes écrits Wink

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